10 ans de label Géoparc dans les Monts d’Ardèche : une aventure collective pour des territoires vivants
Connaissez-vous le Parc naturel régional des monts d’Ardèche ?
Peut-être l’avez-vous traversé et découvert ses paysages à couper le souffle… Mais saviez-vous qu’il est aussi un territoire d’expérimentation, de recherche et d’engagement collectif ?
Il y a un peu plus de 10 ans, ce parc était labellisé Géoparc, une reconnaissance internationale de l’UNESCO. Un label qui n’est pas seulement honorifique, mais bien un levier puissant pour transformer les regards, renforcer l’attractivité locale et mobiliser autour de la préservation du patrimoine géologique.
Voici son histoire.
Volcan de Jaujac - Parc naturel régional des monts d’Ardèche
Temps de lecture : environ 6 minutes
Un territoire qui raconte 500 millions d’années de vie terrestre
En septembre 2014, le Parc naturel régional des monts d’Ardèche se voyait attribuer le label Géoparc, reconnaissance internationale de l’Unesco, pour la valorisation de son patrimoine géologique exceptionnel.
Une attribution qui a permis au Parc de révéler, en coopération avec de nombreux partenaires, la richesse de son patrimoine et participer ainsi à l’attractivité du territoire. En 10 ans, de nombreux projets, à destination des populations, ont pu voir le jour et le plan d’actions quadriennal déroule son programme à plus ou moins long terme.
L’apparition de la première chaîne de montagne, l’apogée des dinosaures, l’arrivée de la mer, la collision des continents, la naissance des volcans… Les terres ardéchoises ont été le témoin de toutes ces transformations depuis 500 millions d’années et c’est bien cela qui est aujourd’hui raconté au grand public.
Ces espaces sont aussi le terrain de jeu des scientifiques, à l’image de Jean-David Moreau, docteur en paléontologie et membre du conseil scientifique du Géoparc :
« Peu de lieux dans le monde recèlent une telle densité d’empreintes du Trias. Sur une vingtaine de sites, plus de 1500 traces de pas de vertébrés ont été inventoriées ».
Visite Sucs de Breysse - Nicolas Klee
Et vous, connaissez-vous un autre parc en France
où vous pouvez marcher sur les pas des dinosaures ?
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Une organisation collective au service du vivant
Derrière ce travail de recherche et de valorisation des 61 géosites répartis sur l’ensemble du Parc, œuvre toute une organisation animée par la labellisation.
Administrativement porté par le Parc, garant de la réalisation des opérations, le label Géoparc a ainsi favorisé l’implication des acteurs du territoire, ceux qui gravitent autour des thèmes principaux de la labellisation que sont l’éducation, le tourisme, la recherche et les sciences.
Comité de pilotage et comité scientifique, réunis deux à trois fois par an, accueillent ainsi l’ensemble des Communautés de communes du territoire, les associations qui œuvrent autour de la géologie, les universités partenaires (celles de Bourgogne et de Clermont-Ferrand pour leur travail mené sur les volcans et les dinosaures) ainsi que des chercheurs et acteurs de l'éducation. En émergent les grandes orientations sur l’aménagement, les actions pédagogiques, la conservation.
« Ce label correspond à la philosophie générale du Parc autour du développement durable. Et l’une de nos actions principales consiste à régulariser la fréquentation des sites en augmentation systématique afin de maintenir un équilibre souvent fragile », explique Nicolas Klee, responsable culture et accueil des publics au Parc naturel régional.
Un levier pour mobiliser, co-construire, innover
Sous l’impulsion de la labellisation, 700 000 € en 10 ans ont pu être mobilisés auprès des particuliers, du public et des structures privées. « Deux tiers de l’enveloppe ont permis l’aménagement de sites géologiques sur différentes communes. Nous travaillons soit avec les communes, soit avec les communautés de communes en co-maîtrise d'ouvrage des opérations et en co-gestion : équipement, conservation du patrimoine géologique, etc… sont confiés au Parc et le quotidien est géré localement par la collectivité ».
Et ce n’est pas fini :
Un espace découverte dédié au Géoparc ouvrira à la Maison du Parc en 2027 pour un coût de 400 000 €.
GéoTrip, application de réalité virtuelle a été lancée à l’automne 2024.
Des programmes d’inclusion avec les villes de Privas et Aubenas sont en cours, à destination de publics éloignés de ces patrimoines.
« Nous avons le souci également d’inclure l’ensemble des publics, dont ceux les plus éloignés. L'enjeu pour les mois à venir est de construire un partenariat avec les villes implantées sur le Parc, Privas et Aubenas, associées à des opérateurs de l'insertion sociale. La volonté est d’imaginer un programme d’immersion, de découverte des patrimoines, des volcans… à destination de ces publics spécifiques », conclu Nicolas Klee.
Parc naturel régional des monts d’Ardèche
Et maintenant ? Éteindre la lumière, allumer les étoiles
Le Parc naturel régional des monts d’Ardèche est désormais candidat au label « Réserve internationale de ciel étoilé » (RICE) décerné par l’International DarkSky Association (IDA). Et il compte bien rejoindre les cinq territoires français et 22 autres dans le monde, labellisés RICE. Une nouvelle ambition pour limiter la pollution lumineuse, protéger la biodiversité nocturne et ouvrir les portes de l’astronomie à tous.
Si le dossier est bientôt déposé, il faudra attendre de quelques mois à plusieurs années pour connaitre le verdict. D’ores et déjà, le Parc se projette dans ce qui offrirait au ciel des monts d’Ardèche une reconnaissance et une émulsion permettant de valoriser les sciences astronomiques.
Pour cela, il travaille en synergie avec le Syndicat départemental de l’énergie en Ardèche (SDE07) afin de limiter l’éclairage artificiel pour protéger la voûte céleste des nuisances nocturnes et en réduire les impacts sur la biodiversité.
Une nouvelle manière de parler du vivant…
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La semaine prochaine dans Oh ! Des territoires vivants on vous emmène au Moulinage de Chirols où un collectif a transformé depuis plusieurs années, une ancienne usine de fil de soie en lieu de vie, d’art, de coopération et de transition.
Artisanat, habitat partagé, culture, démocratie locale… Ne manquez pas ce prochain récit !